Comme deux éléphants dans un magasin de porcelaine...

Ivy se dégagea du bras de Louenn, un expression de dégoût incrustée sur le visage.
"-Nan mais qu'est ce qu'il te prends là?!?"
A vrai dire, Ivy n'était pas très "tactile" et elle l'était encore moins quand il s'agissait de personnes qu'elle n'aimait pas.
Elle regarda ensuite Louenn d'un air étonné. Pourquoi faisait-il ça? Après l'arrivée de l'élève de Gryffondor à leur table, il semblait "protecteur"; malheureusement pour lui, Ivy détestait que l'on parle à sa place, que l'on agisse à sa place...Bref, elle détestait ne pouvoir agir d'elle même. Ce fut pourquoi elle siffla:
"-L'histoire de la mandragore est toujours valable je te signale!"
S'éloignant de plusieurs centimètres de Louenn, elle s'intéressa enfin au garçon aux cheveux rouges, il la regardait d'une façon un peu bizarre, avec un grand sourire. Mais Ivy, énervée, dit alors, sans sourire pour autant:
"-Ignore-le, ça vaut beaucoup mieux pour lui!"
Elle regarda son doigt ensanglanté et ajouta:
"-Non désolé je n'ai pas de pansement... Tu ne connais pas le sortilège "Episkey"?" Elle commença à faire les yeux ronds, laissant encore plus apparaître ses yeux vairons. Elle se demandait comment un élève de l'âge du Gryffondor ne pouvait connaître ce sort!
Puis, la voix du professeur se fit-entendre sans qu'elle puisse utiliser sa baguette. Les élèves pouvaient sortir en avance.
*Mais...Le travail n'est pas fini! Il reste encore plein de mandragores!* Pensa-t-elle avec effarement.
"Ecoute, dit-elle au Gryffondor. Le cours est terminé, tu peux aller à l'infirmerie je pense. Elle se rapprocha. C'est pas que je ne veux pas t'aider mais le professeur regarde dans notre direction."
En fait, Ivy en avait juste marre de toute l'attention qu'on lui portait et désirait terminer son travail au calme. Ayant une pause après ce cours, elle décida de rester dans la salle pour tout terminer. Elle prit donc un pot et commença à le remplir de terre avant de laisser échapper un bâillement. Elle frotta alors son visage avec ses mains, ce qui eut pour résultat de laisser plusieurs traces de terre sur son front, son nez et sa joue droite. Avec cet air sauvage elle semblait prête pour aller à la guerre...à la guerre aux mandragores.

Se tenant le bras, Melgrye roula des yeux aux paroles de Cailly. Alala... Ce qu'elle pouvait paraître stupide et insensée pour Melgrye...
Ce fut qu'une fois la Serdaigle partie que la jeune fille porta de nouveau son regard, et sa baguette sur la Serpentard en face d'elle.

- Tu vas regretter ce que tu m'as fait au bras Hills.

Le sang coulait abondamment de son bras qui tremblait de douleur. Mais Melgrye ne se laisserait jamais vaincre aussi facilement.
Alors elle recommença a attaquée Amanda avec difficulté.
Les sorts pleuvaient et produisaient beaucoup de bruit. Seulement, un autre bruit interpella la Gryffondor: les élèves qui sortaient de la salle.
Alors les deux jeunes filles allaient se données en spectacle.

Amanda suivit Cailly du regarde, elle devait reconnaitre que c'était stupide d'être intervenue mais aussi courageux au final...Melgrye et elle même aurait trés bien attaqué la serdaigle.

La gryffondor recommença a attaquer Amanda, elle essayait d'esquiver les sortilèges mais certains atteigné leurs cible, de son coté la serpentard lancer des sorts elle aussi. Il était hors de question qu'elle laisser Melgrye gagné.
Au fur à mesure elle entendit les élèves.

*C'est mauvais...*

Du coin de l'oeil elle aperçut des élèves, elle continua sur sa lancé, au point où elle en était elle ne risquait plus grand chose.

"Aller sourit Dessaules...Tu vas avoir un public pour ta défaite.

Adam regardait la scène de dispute qui défilait devant ses yeux avec un sourire au coin des lèvres. Quelle tablée animée! Puis, le Gryffondor aux cheveux rouges arrivant, il commença à tirer des conclusions.
Louenn était un garçon incompréhensible, changeant de comportement et d'humeur comme de chemise. Il semblait espiègle, adorant embêter les autres élèves avec son petit air "snobinard". De plus, tel un personnage de cartoon, il était extrêmement malchanceux et maladroit.
Le Gryffondor, lui, était quelqu'un de plutôt sympathique, ne se prenant pas la tête mais quelque peu "frivole". Il avait un air dragueur qu'Adam n'avait pas encore aperçu jusqu'à présent, usant de son large sourire et son regard intriguant avec la gente féminine.
La Serdaigle semblait être quelqu'un d’impénétrable, entourée d'une carapace. Les remarques de Louenn ne semblaient pas la blesser (peut-être était-ce tout simplement de l'habitude?) tout comme elle semblait totalement imperméable au charme du Gryffondor. Elle était apparemment un peu sauvage côté sociabilité. Malgré tout, elle avait l'air très intelligente et futée (en même temps, elle était à Serdaigle!) et avait aussi un petit côté travailleuse...
Très travailleuse.
Peut-être même bornée.
En effet, alors que tout le monde partait, elle restait à sa table, continuant de planter les mandragores, inlassablement. Pourtant, le professeur avait donné l'autorisation pour sortir! Adam la regardait d'un air intrigué: quel genre d'élève resterait en cours alors qu'il peut sortir en avance?
Baillant de fatigue, il tourna subitement la tête à sa droite pour regarder sa soeur, souhaitait-elle sortir, elle? Connaissant son caractère, Adam pensait qu'elle voudrait sûrement rester pour réparer sa faute et dans ce cas là il resterait avec elle mais il ne pouvait être complètement sûr. Il lui posa donc la question:
"-On sort ou pas?"
Il se rapprocha de l'oreille de sa soeur jumelle pour chuchoter:
"-Elle a peut-être besoin d'aide non?"
En fait, Adam se sentait redevable envers la Serdaigle qui avait pris sa défense face au Serpentard, sans en être obligée. La moindre des politesses serait donc de l'aider.

"- Ça ne te dérange pas si on te tient compagnie pour ranger tout ce bazar?"
En entendant la voix de la jumelle Poufsouffle, Ivy releva la tête tout en continuant de recouvrir sa mandragore de terre. Celle-ci la regardait avec un grand sourire, la Serdaigle devait admettre que cette fille était très jolie, avec ses grands yeux marrons-chocolat grands ouverts et ses longs cheveux blonds attachés en nattes. L'énervement qu'Ivy ressentait plus tôt s'évanouit aussitôt, la présence des jumeaux lui plaisait. Ils avaient l'air tous les deux très gentils, pas fourbes pour un sou et de plus, ils semblaient travailleurs. En effet, au lieu de partir comme tous les élèves de la classe, ils restaient devant elle, cherchant même à l'aider. Ivy répondit alors, d'un ton qu'elle voulait sympathique:
"-Vous n'êtes pas obligés de m'aider, franchement je peux m'en sortir toute seule."
Oups! Peu sociable qu'elle était, Ivy avait parlé un peu trop sèchement. Elle n'était pas habituée à ce que des gens lui sourient spontanément, encore moins qu'on lui propose de l'aide. Malgré tout, cette élève de Poufsouffle avait l'air tellement sincère qu'Ivy pensa que ça valait la peine de se rattraper.
Elle prit donc une nouvelle fois la parole:
"-Excusez-moi, je suis encore un peu énervée de ce qui s'est passé avec Louenn tout à l'heure, je ne pensais pas que des gens resteraient pour travailler, d'habitude il n'y a que moi. Elle sortit les mains de la terre. Mais je suppose qu'à trois, cela risque d'aller plus vite!"
Finalement, elle ajouta un mot qu'elle ne disait que trop rarement:
"-Merci."
Malheureusement, ce "merci" avait eu du mal à sortir de la bouche d'Ivy, et cela s'entendait facilement. Elle ne réussit pas non plus à sourire ou à afficher un visage sympathique, elle n'en avait pas l'habitude et était donc incapable de s'extirper de son éternel air sérieux avec ses yeux perçants.
Pourtant, au fond d'elle même, elle commençait à apprécier les deux jumeaux.

Encore une fois, Adam n'eut pas le temps de parler. A peine lui et sa soeur avaient conclu de rester avec la Serdaigle, que sa jumelle s'assit sur un tabouret et commença à travailler. Adam, lui, restait debout. Il essayait d'analyser le comportement de l'élève assise en face de lui. Elle semblait passer de l'énervement au calme avec une facilité déconcertante, tout comme elle semblait ne pas savoir y faire avec les autres. Pourtant, Adam sentait qu'elle était une personne honnête, une personne qui ne lui chercherait pas des noises. Adam avait le chic pour se faire des amis, quels que soient leurs caractères, leurs qualités comme leurs défauts. Il pensait donc trouver en Ivy une nouvelle amie, ou tout du moins, une nouvelle connaissance.
Il allait finalement s'asseoir quand sa soeur lança la conversation. La Serdaigle répondit évidemment sans faire de chichis, sans même s'intéresser aux jumeaux, elle parlait apparemment par simple "politesse".
Alors elle s'appelait Ivy Armatyom? C'était un nom peu commun, pas Anglais évidemment.
Tandis qu'un blanc s'installait, Adam s'assit enfin sur le tabouret qu'Eve avait posé à côté d'elle et commença à travailler. La présence de la Serdaigle était bizarre, elle semblait ne pas faire attention à ceux qui se trouvaient autour d'elle. Elle était "étrange".
Elle devint d'ailleurs encore plus étrange au moment où elle frotta sa tête avec ses mains pleines de terre... Elle semblait réfléchir toute seule. Adam écarquilla les yeux quand elle se frappa soudainement le front, faisant apparaître de la poussière marron autour d'elle. Il n'eut pas le temps de lui demander si elle allait bien car elle se leva rapidement et cria:
"-Hé! Mais je connais Octavius Autumnale! C'est un grand dragonologiste!"
Adam, surpris, la regardait de ses grands yeux chocolat. Puis, il souria.
La vue de cette Serdaigle, le visage plein de terre comme si elle portait un masque de guerre était amusante. Elle semblait tellement spontanée! De plus, elle souriait. Adam se rendit enfin compte que la Serdaigle pouvait être quelque peu normale.
Puis, quand elle commença à se frotter le visage avec un mouchoir, il lui posa finalement une question:
"-Comment connais-tu notre grand-père? Tu sais, il n'est pas connu... Adam se frotta le derrière du crâne, gêné. Il fait juste son travail pour gagner un peu d'argent, comme tout le monde."
En effet, si le talent de leur grand-père était si évident que cela, pourquoi vivaient-ils à la limite de la précarité? Celui-ci n'avait jamais fait partie des grands noms de la dragonologie! Gêné de devoir parler de leur situation financière à une autre élève, Adam fixa la mandragore qu'il tenait dans les mains. Il n'était pas vraiment embêté à l'idée d'être pauvre, il n'aimait juste pas recevoir la pitié des autres.

"-Comment connais-tu notre grand-père? Tu sais, il n'est pas connu... Il fait juste son travail pour gagner un peu d'argent, comme tout le monde."
Cette fois, ce n'était pas une voix de fille qui avait répondu mais une voix beaucoup plus grave, ce qui fit attirer l'attention d'Ivy vers le jumeau Poufsouffle qui s'était enfin assis.
Le mouchoir toujours positionné sur l'arête de son nez, Ivy répondit:
"-Pas connu? Attendez, il a écrit un livre extraordinaire! Elle brandit son mouchoir en l'air. Ses découvertes sont impressionnantes! Son travail est passionnant! Comment peut-il ne pas avoir de succès?"
En voyant le regard gêné d'Adam, elle se mit à réfléchir. C'est vrai, elle l'avait oublié; la majorité des élèves de Poudlard ne lisaient pas les mêmes choses qu'elle, il semblait donc possible que le livre qu'elle ait lu soit inconnu du grand public. Pourtant, elle admirait vraiment ce grand-père Autumnale, le courage qu'il avait d'étudier les dragons dans leur milieu naturel l'époustouflait! Comment se pouvait-il qu'ils soient gênés? Même si le livre que leur grand-père avait écrit n'était pas connu, il devraient être fiers de son métier!
Mettant les deux pieds dans le plat, Ivy dit alors:
"-Il est vrai que seuls un petit nombre de dragonologistes est reconnu dans le monde mais quand même, ce doit être génial d'avoir un grand-père faisant ce métier! Moi, la seule originalité de ma famille est que personne n'est de la même origine. Sinon mon père est auror et ma mère est seulement patronne d'un grand hôtel Parisien." Elle soupira.
Ivy n'avait pas du tout l'idée de se plaindre de sa situation familiale et financière, elle ne connaissait d'ailleurs pas celle des jumeaux, mais comme d'habitude, elle ne parlait jamais avec des pincettes.
Ayant fini sa plainte, Ivy se remit à travailler, remontant ses manches autrefois blanches et maintenant marron de terre jusqu'aux coudes.

Ivy, en écartant les cheveux qui descendaient devant son visage à l'aide de ses manches jeta un coup d'oeil à Eve qui venait de parler.
"-Non... Ce n'est pas génial..."
Ivy, même si elle ne comprenait pas la gêne et la tristesse qui commençaient à apparaître sur les visages des jumeaux, ressentait quand même de l'empathie à leur égard. Quoi qu'elle ait dit précédemment, elle aurait apparemment dû retenir sa langue. En continuant d'observer la jumelle, elle remarqua que celle-ci tenait un anneau étrange entre ses doigts fins, un anneau reflétant la lumière d'une façon presque magique, Ivy n'en avait jamais vu de tel. Sentant la conversation s'enliser vers une direction qu'elle n'aimait point, elle se décida à ajouter quelque chose:
"-Désolé, je parle sans connaissance de cause. Elle frotta une nouvelle fois son front avec sa manche droite. C'est juste que, j'aime bien le livre de votre grand-père..."
Il semblait pour Ivy que la conversation était déjà perdue d'avance, elle ne pensait pas pouvoir arriver à rehausser le ton de celle-ci. Elle se referma alors sur elle-même quelques secondes et commença à serrer une mandragore entre ses mains.
C'était la mandragore qu'elle pensait mettre dans le caleçon de Louenn, la plante la plus horrible que l'on pouvait trouver dans cette serre. Alors, avec un peu de regret, elle soupira juste assez fort pour que les deux Poufsouffles puissent l'entendre:
"-J'aurais quand même tellement aimé voir Louenn avec ça dans le pantalon... Dommage."

La réaction d'Eve surprit Ivy au plus haut point. En effet, sa phrase n'avait pas pour but de faire rire la Poufsouffle, elle pensait l'avoir prononcée pour elle même. La regardant de ses yeux ronds, elle vit la jumelle blonde avoir un fou rire, en harmonie avec la plante qu'elle tenait dans ses mains. Elle, ne riait pas, qu'avait-elle dit de si drôle?
Puis, elle se rendit compte qu'elle s'en fichait. Le simple fait d'avoir fait rire la Poufsouffle la soulageait, elle préférait cela à l'ambiance qui régnait 5 minutes plus tôt. Quand Eve se calma enfin, elle s'adressa à la Serdaigle:
"- Garde cette mandragore précieusement, elle pourra encore te servir si Louenn vient te chercher des ennuis! Et si cela arrive... Surtout, appelle moi!"
En lançant un regard à la racine, Ivy la planta dans un pot et la recouvrit de terre. Même si l'idée lui plaisait bien, elle devait tout de même faire son travail! Malgré cela, son visage restait impassible; elle ne voyait pas de Louenn courant dans tous les sens avec une mandragore dans le pantalon, seulement Eve lui souriant et étant agréable avec elle. Parmi tous les gens avec qui elle avait déjà parlé, les jumeaux semblaient accepter son caractère. Elle répondit alors, lançant un regard à Eve qui se voulait espiègle mais qui était malheureusement plutôt perçant:
"-Oh, si je voulais me protéger de lui il me faudrait un stock infini de mandragores..."
Elle ajouta en aplatissant le terreau autour de la plante d'une façon un peu trop violente:
"-A vrai dire, il n'y a pas de "Si" il vient me chercher des ennuis, elle enfonça ses mains dans le sac de terreau à côté. Il vient toujours me chercher des noises, quotidiennement, inlassablement, TOUT LE TEMPS! Elle sortit ses mains du sac de terreau avec hargne. Je ne peux pas le supporter mais j'en suis bien obligée! Si seulement il pouvait se rendre compte de tous les problèmes qu'il m'a causé!" Elle termina sa phrase en faisant taper ses mains l'une contre l'autre, faisant apparaître un nuage de poussière juste devant son nez.
Ivy avait désormais son attention reportée sur Louenn, élève qu'elle détestait au plus haut point, ce qui la mettait en colère. Elle ne pouvait plus le voir en peinture depuis les coups du cours de potion et du bol sur le visage. Elle ne supportait pas qu'on la suive partout, qu'on la taquine en permanence, qu'on s'en prenne à elle sans raison... Elle en avait marre d'être la tête de Turc du Serpentard. Car elle essayait à chaque fois de l'ignorer, de rester calme, de le supporter! Mais à chaque fois il arrivait à faire...son Louenn.
Heureusement, les deux personnes assises devant elle semblaient être différentes; ils étaient gentils, sympathiques, d'un tempérament agréable... Peut-être pourrait-elle connaître enfin des gens qui l'accepteraient. Mais pour l'instant, il faudrait qu'elle ne leur fasse pas peur.
"-Mais...Arrrgg!!! KOF KOF KOF KOF! HHHHHHHHH! RKOF KOF rkof!"
En essayant de parler, Ivy venait de respirer le nuage de poussière qui se trouvait devant elle.