Vacances en France!

Sans détourner le regard de la route, la jeune fille hocha la tête.
Incapable de sortir un mot. Rien ne sortait. A vrai dire, cette sensation d'abandonner quelqu'un qui vous ai cher.
Ca allait passer bien sur, mais pour le moment, le fait de laisser ses parents dans la galère lui faisait mal au coeur.
Ce qui lui faisait mal au coeur aussi, c'était de laisser Mattiew tout seul. Ahh... Mattiew... Il a allait lui manquer c'est sur. Son frère était beaucoup pour elle.
C'est alors que ses lèvres se mouvèrent pour laisser s'échapper quelques paroles de chansons sans intérêt.

- " I can't believe the news today
Oh, I can't close my eyes
And make it go away "

La musique était bien plus fort que quoi que soit pour Melgrye, même si elle ne savait pas que chanter. Il le fallait même si sa voix tremblait légèrement.

- " Sunday, Bloody Sunday
Sunday, Bloody Sunday

How long?
How long must we sing this song?
How long? How long? "

Mais finalement cette chanson avait une vraie signification pour elle.
Le Bloody Sunday venait de son pays. C'est symbolique.

- " ...Sunday, Bloody Sunday...

The real battle just begun
To claim the victory Jesus won
On...

Sunday, Bloody Sunday
Sunday, Bloody Sunday... "

Louenn ferma les yeux, écoutant la voix de Melgrye qui l’envoûtait. Il savait que la jeune file avait quitté son groupe de musique pour lui, car ses amis de Gryffondor n'avaient pas supporté qu'elle sorte avec un Serpentard, mais visiblement cela ne lui avait pas enlevé sa passion pour la musique...
Le jeune homme posa sa tête contre la vitre, et regarda à nouveau le paysage défiler tout en écoutant Melgrye. Lui n'avait pas envie de chanter, mais juste de retourner dans son pays d'origine, ou même... De rentrer à Poudlard...
Le Serpentard avait perdu la notion du temps avec tous les évènements qui s'étaient déroulés. Il attendit donc que la jeune fille finisse sa chason pour demander:

- Quand les vacances se terminent-elles?...

- Elles se finissent d'ici trois jours...

Toutes les vacances ont une fin.
Ils roulèrent alors durant des heures, prirent le bateau pour rejoindre la France à nouveau, puis gagnèrent les routes pour rentrer au manoir.
Le voyage dura plusieurs jours, car le chemin était long. Très long. Le voyage en bateau aussi l'était. Les adolescents avaient dormis dans leur voiture, emmitouflés dans des couvertures.
C'est arriver en France que les gros problèmes se produiront..
En excès de vitesse, Melgrye n'avait pas remarquer les gendarmes français sur le bord de la route. Jusqu'au moment où ces derniers se mirent à les interpellés et à les poursuivre.
Instinctivement, la jeune fille se mit à roulée plus vite. Louenn ne lui cessait de lui dire qu'ils arrivaient bientôt, alors la Gryffondor roulait aussi vite que possible.
C'est alors que le grand portail menant au manoir se présenta à eux: il fallait faire vite.
Dans sa vitesse maximale, la voiture passa le portail anti-moldu des Kazetien, ce qui les fit disparaitre soudainement.
Les gendarmes ne comprirent rien du tout.
Mais Melgrye continuait sa course folle dans le grand chemin de gravier qui menait au bâtiment, alors qu'elle remarqua qu'une fontaine faisait office de rond-point juste devant. Il fallait à tout prix ralentir.
Dans un virage impressionnant, la jeune fille fit crisser les gravier (ou les fit plutôt voler en éclat), laissant une énorme trace de pneu sur le terrain et s'arrêta juste à temps devant la maison.
Une fois à l'arrêt, l’adolescente poussa un profond soupire, les yeux écarquillés en direction de Louenn.

Louenn haletait, les yeux écarquillés lui aussi. Il regardait Melgrye avait un air affolé et sentait son coeur battre la chamade. Un seul mot s'échappa de ses lèvres:

- Wouah....

Le Serpentard n'était pas le seul à avoir été surpris par le dérapage de sa fiancée; En effet, deux spectateurs aux portes du manoir avaient assisté à l'exploit de Melgrye:
Frédérique Kazetien, la bouche grande ouverte formant presque un sourire, les yeux verts pomme remplis d'étoile.
Isabelle Kazetien, la bouche grande ouverte aussi, mais plutôt d'un air.... plus que choquée.

- MON GRAVIEEEEEEEEEEEEEEEEER!!!

Voyant les parents de Louenn à l'extérieur, Melgrye entreprit alors de descendre de son véhicule.
Elle semblait un peu perdue, mais elle était enchantée également. Enfin cet endroit qu'elle considérait comme chez elle maintenant. Du moins... Si Monsieur et Madame Kazetien étaient d'accord pour qu'elle reste en France.

- Je suis désolée Madame... J-je... Réparerais cette bêtise...

Elle remarqua ensuite l'air admiratif de son beau-père et lui tendit les clefs avec un malicieux sourire.

- Tenez. Je vous l'offre. En dédommagement...

La jeune fille remplaça ensuite son sourire malin par un sourire adorable et reconnaissant.

Frédérique, les yeux toujours pétillants, prit les clefs avec un grand sourire. Sa femme, elle, prononçait des menaces en français et tournait autour de la voiture pour remettre en place le gravier en le poussant du pied. Elle était plutôt comique à regarder, mais son mari ne lui prêtait pas attention, trop occupé à admirer la voiture.

- C-c'est très gentil, Melgrye... J-je ne sais quoi dire.... C-c'est un cadeau si impressionnant...

Bien sûr, la famille possédait déjà une limousine, mais cela ne diminuait pas pour autant la joie du sorcier. Il e mit à tourner autour de la voiture, suivant sa femme sans le faire exprès.

- J'aurais juste une question...

Il pencha la tête en prenant un air désolé, une mimique que faisait d'ailleurs souvent son fils...

- Comment conduit-on?

Melgrye prit d’abord un air plus qu'étonné et éclata de rire.

- Et bien, je vous apprendrais! Même si je ne suis pas un modèle et que moi même je n'ai jamais conduit de ma vie jusqu’à ces derniers jours!

Elle marqua une pause en repensant à ces derniers jours en question: l'attaque des Mangemorts, son évasion, l'abandon de sa famille...
La jeune fille secoua la tête pour ne plus y penser.

- En parlant de ces derniers jours... Je... J'aurais une faveur à vous demandez... Monsieur, Madame.... Comme vous pouvez le voir, je me suis enfuit de chez moi.... Je n'ai nul par où aller... Alors... Je voulais savoir si je pouvais rester... Ici, en France...

Melgrye s'était faite toute timide. Ce n'était pas facile de demander une chose pareille à vrai dire...

Frédérique ouvrit de grands yeux en écoutant la demande de Melgrye. Apparemment, la jeune fille n'avait pas l'air de comprendre que cette décision ne pouvait pas se prendre sur un coup de tête...
Bien sûr, le sorcier acceptait tout à fait que sa futur belle-fille habite au manoir! Mais la décision n'appartenait pas à lui seul: il y avait tout un côté juridique là-dessous... Et si ses parents lançaient des avis de recherche pour leur fille? Si on accusait les Kazetien d'être des kidnappeurs? Non, ils n'avaient pas le droit d'abriter Melgrye...
Frédérique soupira, et ouvrit la bouche pour donner sa réponse.

- Melgrye... Je-je... ne sais pas comment te dire ça... Mais...

Un grognement de douleur se fit soudain entendre. Le sorcier aperçut du coin de l'oeil sa femme, qui en se penchant puis se relevant s'était prise un des rétroviseurs. Elle se frottait à présent l'arrière de la tête en maugréant, alors que son chignon s'était défait et que sa chevelure blonde tombait sur ses épaules, soulignant la jeunesse de son visage et la rendant magnifique...
Frédérique soupira d'admiration. Isabelle avait légèrement changé depuis que Louenn leur avait présenté Melgrye: elle n'était plus aussi stricte, retrouvait son instinct maternel déjà très prononcé, redevenait la femme qui était monté à la tête de l'Ordre à 18 ans et qu'il avait épousé...
Tout cela, c'était grâce à Melgrye. A ce moment là, la décision de l'homme fut prise. A nouveau, il se tourna vers l’adolescente.

- Mais... C'est d'accord. Tu peux rester ici. Nous t'accueillons avec joie au manoir!

Une immense joie éclaira alors le visage de Melgrye qui était alors cerné de fatigue et de désespoir.
Un large sourire étendit ses lèvres jusqu'au oreilles. Depuis quand n'avait-elle pas sourie comme ça?
Débordante de bonheur, elle se jeta dans les bras de son beau-père.

- Merci, merci, merci, merci...

Elle le répéta au moins une quinzaine de fois avant de se rappeler que la rentrée à Poudlard se faisait aujourd'hui.
Elle lâcha un hoquet de surprise.

- Mais! La rentrée! C'était aujourd'hui!!! AH!!!

Elle se tourna vers Louenn avec une expression des plus paniquée.

- Comment on va faire?!!

Louenn écarquilla les yeux et se mit à paniquer lui aussi:

- J-je ne sais pas! O-on a sûrement déjà raté le train! O-on est mal!!! Très mal!!

Alors qu'il se frottait les cheveux dans tous les sens, incapable de réfléchir (sa mère en faisait d'ailleurs autant, se battant avec ses cheveux pour reformer un chignon), Frédérique soupira profondément et se pinça l'arrête du nez.

- Pourquoi les vacances anglaises ne sont pas les mêmes que celles française...

En effet, le couple Kazetien, professeurs à Beauxbatons, avaient encore quelques jours devant eux avant de repartir enseigner. Ce pourquoi Frédérique avait complètement oublié la rentrée de son fils.

- Bon... Et bien, il n'y a pas trente-six solutions...

Il sourit aux deux adolescents et frappa dans ses mains.

- Allez chercher vos valises! On va transplanner! Je vais vous déposer à la limite du champ de protection de Poudlard, et ensuite à vous de marcher!

Sans trop réfléchir, la jeune fille alla préparée ses affaires avec son fiancé de façon plutôt précipitée.
Ils revinrent alors, les bras chargés de valises. Melgrye avait tout reprit: son iguane, sa guitare, ses vêtements... Tout était ok!

- Marcher avec tout cela risque de ne pas être évident je pense.

Elle releva la guitare sur son épaule. L'un des objets les plus important pour elle.

- Je suis un peu déçut... Je n'ai pas pris beaucoup de partitions chez moi... J'aurais aimer prendre ma musique avec moi avant de partir...

Puis elle soupira pour enfin hausser les épaules.

- Mais bon tant pis...

Melgrye releva alors la tête vers Frédérique qui semblait les attendre.
L'homme tendait la main. Il suffisait la prendre pour rentrer à Poudlard.
Et c'est ce que firent les deux jeunes sorciers.

(sujet clos)