Vacances en France!

Louenn pencha la tête sur le côté d'un air soucieux.

- C'était pour avoir des informations sur l'Ordre, non?...

En effet, le Serpentard se souvenait des paroles du Mangemort. Il avait réclamé à Louenn l'emplacement du manoir des Kazetien, sûrement pour tuer ses parents ainsi que d'autres membres de l'Ordre...
D'ailleurs, en y repensant, la rage se réveilla à nouveau dans l'esprit du jeune homme. Il se tourna vers ses parents en les fusillant du regard.

- Parlons-en, tiens, de l'Ordre! Pourquoi vous ne m'aviez jamais dit que vous en faisiez partie?! Melgrye a failli mourir à cause de votre silence!

Isabelle et Frédérique Kazetien baissèrent la tête tous les deux. La jeune femme murmura:

- On pensait te protéger en ne te disant rien...

Melgrye tira légèrement sur la manche de son fiancé pour l'interpeller.

- Ce n'était pas que ça Louenn... C'est parce qu'on a des informations sur les Mangemorts.... C'est pour ça, qu'ils voulaient nous tuer... Pour ne pas que l'ont dise quoi que soit...

Melgrye savait des choses elle, mais Louenn pas sur...

- Et puis parce qu'il a du avoir des rumeurs sur nous aussi... Tu sais, une moldue et un noble sang-pur comme toi n'est pas acceptable chez eux... Mais la première proposition me parait évidente...

Parce que Melgrye connaissait la vraie nature de certains sorciers à Poudlard, voilà pourquoi.

Louenn fronça les sourcils, ne comprenant plus rien.

- Des informations sur les Mangemorts? Mais... Je n'en ai aucune moi!

Le Serpentard réfléchit longtemps, avant de comprendre enfin que ce n'était peut-être pas le cas pour Melgrye... Que le jeune fille, contrairement à lui, savait quelque chose...
Les disputes de Melgrye et d'Amanda lui revenaient en tête: certaines fois, Melgrye avait insinuée qu'elle était au courent de certaines choses... Qu'elle ne laisserait pas Amanda faire...
Louenn avait toujours écouter ces querelles d'une oreille distraite, n'aimant pas trop quand les deux sorcières se bagarraient. Mais maintenant, tout prenait sens...

- M-mais alors... Amanda...

Melgrye hocha doucement la tête.

- Exactement... Amanda est une Mangemort...

Melgrye le savait. Elle l'avait vue dans la forêt. Elle l'avait tuée cet homme.
Et puis... Cette fille avait des idéologies étranges parfois...
De toute façon, elle était certaine, comme elle détestait les moldus... Cette fille ne pouvait être que Mangemort.

- U-une Mangemort?...

Louenn baissa la tête avec tristesse. Il trouvait cela dommage de donner si jeune sa vie à la magie noire... Elle n'avait même pas encore quitté Poudlard... Et puis, au fond, le Seprentard l'aimait bien. Comme il l'avait déjà dit à Melgrye, Amanda lui inspirait beaucoup de pitié...

- M-mais... Alors si c'est elle qui les a envoyé ici...

Le jeune homme se mit à trembler.

- Elle sait où tu habites...

- Elle a du trouvée... Ce n'est qu'un détail ça... Le plus important je pense, c'est qu'elle veule notre mort.

Melgrye avait maintenant reprit toute assurance. La jeune fille semblait parler en toute connaissance de cause.
Tandis que plusieurs membres de l'Ordre quittèrent les lieux, la Gryffondor se tourna vers Isabelle et Frédérique.

- Monsieur, Madame Kazetien?...

Elle hésita un moment.

- Je pense... Avoir des informations qui pourrait vous intéresser...

Effectivement l'adolescente connaissait pas mal de chose à ce sujet. Et il fallait bien les révéler à quelqu'un de confiance, quelqu'un qui ne la trahirait pas.
Ses beaux-parents. Les Kazetien.

Isabelle tourna la tête vers Melgrye, tout en s'appliquant à refaire son chignon serré qui lui donnait un visage si sévère.

- Des informations?...

Elle joua avec l'une de ses lourdes boucle d'oreille en réfléchissant. Melgrye pourrait devenir une source d'information intéressante, puisqu'elle était élève à Poudlard et semblait, d'après ce qu'elle avait entendu, connaître une Mangemort...
Mais... Si la jeune femme n'avait jamais demandé à Louenn de devenir un espion au sein de Poudlard... C'était bien pour une raison. Une raison qu'elle appliquerait aussi avec Melgrye.

- Gardez les pour vous. Si les Mangemorts apprennent que vous nous en donné, ils n'hésiteront pas multiplier encore plus les tentatives de meurtre.

Elle avoua dans un murmure:

- Je veux vous protéger...

Melgrye devint rouge pivoine.
Elle aimait de plus en plus cette femme, qui lui paraissait comme une mère à présent... Comme la mère dont elle n'a jamais été très proche...
Tous les membres de l'Odre étaient maintenant partis, sous ordre du père Kazetien.

- M-merci... Madame...

C'est au même moment, qu'un bruit de clefs tournant dans une serrure se fit entendre.
Et la porte s'ouvrit sur une maison dévasté devant Sylvain Dessaules.

- MELGRYYYYYYYYYYYYYE!!!!!!!

Frédérique leva les yeux sur le père de Melgrye. Il poussa Louenn ainsi que la jeune fille dans les bras de sa femme, puis vint à la rencontre de Sylvain.

- Monsieur Dessaules... Je comprend votre colère... Mais sachez que votre fille n'y est pour rien. Elle a bien failli perdre la vie ce soir...

L'homme allait avoir a fournir de longues explications au père de Melgrye. Cela l'ennuyait, mais il n'avait pas le choix: il avait entendu ce dont il était capable de faire à sa fille, et désirait plus que tout protéger la fiancée de son fils...

Dans un état de rage incontrôlable, Sylvain serrait les poings et constatait le désordre.

- PERDRE LA VIE?!! ELLE A JUSTE FAIT LA FÊTE!!! VOILA TOUT!! FICHU SORCIERS!!

L'homme poussa Frédérique de façon assez violente pour le coup et rejoignit le salon où était entassé des corps de Mangemort, du sang trainait un peu partout.
La maison était un véritable chantier...
Il regarda partout, avec effrois. Sa maison était réduit en miette. A cause de la sorcellerie. A cause de sa fille.
Alors il l'a fixa, elle sa pseudo fille qu'il haïssait tant en ce moment. Son regard était remplit d'une haine encore plus forte que d'habitude.
La jeune fille dans les bras d'Isabelle était pire que tremblante. Encore faible par ses blessures, voir son père dans un état pareil ne faisait qu'empirer sa douleur.
C'est alors que Sylvain dégagea la mère de Louenn pour tirer sa fille par le bras et la monter dans sa chambre comme une gamine.
Les minutes défilèrent trop lentement pour l'adolescente qui se faisait engueulée et battre en haut des escaliers.
Le bruit ne parvenait pas jusqu'au salon, mis à part quelques éclats de voix de temps à autre...
On entendit la porte s'ouvrir d'en haut et un hurlement de rage.

- JAMAIS TU NE RETOURNERAS DANS TON ÉCOLE POUR TARER!! JAMAIS!!! PLUS JAMAIS TU NE VERRAS DES GENS DE TON ESPÈCE!! PLUS JAMAIS!!

La porte se claqua et Sylvain descendit les marches avec fureur.

- Sortez de chez moi. Ou j'appelle les autorité et je vous dénonce.

Isabelle n'avait même pas eu le temps de réagir. Alors que l'instant d'avant elle serrait les deux adolescents contre elle, Melgrye lui avait été arrachée par cet homme si violent. Et ensuite, les éclats de voix et le bruit des coups qui pleuvaient...
La jeune femme était jute. Et simplement.
Choquée.
Quand l'homme redescendit, ses yeux bleus océans étaient écarquillés d'horreur.

- Comment... Osez-vous...

Elle s'approcha de lui d'un pas rapide, faisant claquer ses talons, et, sans prévenir, lui décocha une gifle mémorable.

- RUSTRE!!!!!

Elle se précipita ensuite dans les escaliers et chercha la chambre de Melgrye, décidée à repartir en France avec elle...

L'homme remonta alors les escaliers avec rage.

- SORTEZ DE CHEZ MOI SORCIÈRE!! JE NE VOUS PERMET PAS DE TOUCHER MA FILLE!!! DEGAGEZ!!

Avec force, Sylvain attrapa le bras de la femme et la repoussa hors de la chambre de Melgrye.

- J'appelle les autorité et je dénonce votre monde, celui des sorciers. Et j'ai des preuves.

Quant à Melgrye, elle ne voulait qu'une chose: du silence. La paix. Oublier la sorcellerie pour un moment.

- Vous n'avez rien à dire sur comment je dois éduquer mes enfants. Ce n'est pas vos affaires Madame. J'interdis ma fille de retourner dans ce monde de fous! Voilà tout! Alors maintenant SORTEZ DE CHEZ MOI!!

Isabelle fronça d'avantage les sourcils. Comment.... Ce simple moldu se permettait de la menacer.... Avait-il la moindre idée de ce dont elle était capable....
La jeune femme attrapa soudain sa baguette, décidant d'ignorer toutes les lois qui l'interdisait de toucher à un moldu. Elle l'empoigna fermement, leva la main...
... et se fit attraper le poignet par Frédérique.
Son époux avait tout entendu d'en bas, et, se doutant de la réaction de sa femme, avait foncé pour l'empêcher de faire des grosses bêtises.

- "Du calme mon amour...."

Doucement, il lui lâcha le bras. Il se tourna ensuite vers le père de Melgrye, le visage sérieux.

- Nous partons, comme vous nous l'avez ordonné. Mais sachez que vous ne pourrez pas séparer votre fille du monde du sorcier. Ni même de mon fils. Ces deux là s'aiment, et ce n'est pas vous qui pourrez y changer quoique ce soit...

Sur ces mots, il lui adressa un bref hochement de tête, puis descendit les escaliers avec sa femme. On entendit par la suite les cris de colère de Louenn, grondant en français qu'il ne voulait pas partir...
Puis, un bruit de transplannage.
Les Kazetien avaient quitté la maison.

Lorsque le bruit du transplannage se fit entendre, Melgrye avait écarquiller les yeux.
Ils l'avait abandonner ici.
Après que le père Dessaules ai mit une raclée à sa fille, cette dernière s'était affalée sur le lit pour pleurer. Sa vie s’effondra à nouveau.
La jeune Gryffondor n'irait plus jamais à Poudlard, l'endroit où elle se sentait véritablement chez elle. Elle ne verrait plus Louenn, l'amour de sa vie.
En pensant à Louenn, l'adolescente se leva d'un bon. Ses affaires étaient encore là. Alors elle se précipita dessus pour récupérer n'importe quoi lui appartenant. Elle réussie à dégotter un sweat blanc que le jeune homme portait et l'enfila aussitôt. L'odeur de Louenn qui était encore dessus lui rappela de bon souvenirs...
Elle fouilla encore dans la valise du Serpentard et y trouva divers vêtement. Mais elle ne voulait que le sweat...
Elle s'assit sur son lit, se tenant le ventre, se blottissant dans ce pull qu'elle aimait tellement.
En parlant d'affaires, toutes les siennes étaient restées au manoir. Comment allait-elle faire... Elle soupira et tomba sur le lit.
Tout en serrant le pull sur elle, la jeune fille regardait le plafond qui lui semblait si vide maintenant. Cette chambre paraissait si vide maintenant que Louenn en était partit.
Elle ferma les yeux, se laissant bercée par tous les souvenirs de Louenn. Des larmes perlèrent à ses yeux.
L'idée de ne jamais le revoir lui était invivable.
Louenn...

Un long moment était passé.
Un très, très, très long moment.
Combien de temps mettait-on à rejoindre l'Angleterre à vol d'oiseau? Et... A vol de balai?
Désormais, Louenn le savait: plusieurs heures. Et quand on ne maîtrise pas très bien son balai, le temps semble plus long encore...

Une grosse tâche noire s'écrasa contre la vitre de Melgrye. Louenn se sentit glisser le long de la fenêtre, la joue complètement écrasée contre celle ci.

- "Et m****!!"

Le Serpentard parvint de justesse à faire redresser son balai avant de finir dans la gouttière. Avec beaucoup d'effort, il tenta de se stabiliser à la hauteur de la fenêtre de sa fiancée.

- Mon Ange!! Ouvre moi!

Il plissait les yeux pour apercevoir Melgrye, soudain inquiet à l'idée que ce ne soit pas sa chambre. Mais il la vit bel et bien: elle était là, sur le lit, vêtue de son sweat blanc. Cette vision le fit sourire: lui même avait mis le sweat noir de la jeune fille, qu'il avait trouvé dans les bagages qu'elle avait laissés au manoir. Il y avait plongé son visage couvert de larmes, avait respiré son parfum, et avait pris brusquement la décision de récupérer sa bien-aimée.
Il comptait kidnapper Melgrye...

Le bruit sourd de Louenn qui s'écrase contre la vitre ramena Melgrye à la réalité. Elle sursauta et poussa un cri de surprise en voyant Louenn.
Elle écarquilla les yeux de stupeur. Louenn? Sur un balai?!
Immédiatement elle vint lui ouvrir.

- Louenn!! Mon amour!!

Elle le prit dans ses bras pour le ramener à l'intérieur de la chambre et le serrer de toutes ses forces.
Ce fut un soulagement immense...

- Tu es venue me chercher... Hein?...

Bien sur qu'il était venue la chercher, quelle question.

- Mais je n'ai pas mon balais... Et puis... J'ai des affaires à prendre ici, ainsi que les tiennes...

Effectivement, le balai ne pourrait pas supporter un tel poid. Il fallait quelque chose de plus gros encore, comme....
Une voiture.
Voilà ce qui leur fallait.

- Mais... On peut s'enfuir... En voiture.

Louenn ouvrit la bouche, stupéfait.

- L-la voiture?...

Il serrait toujours Melgrye dans ses bras, et posa son front contre le sien pour pouvoir la regarder dans les yeux.

- M-mais on en a pas... Et puis...

Il pencha la tête.

- On se sait pas conduire...

Un sourire sournois et malicieux étira soudain le visage abimé de Melgrye.

- TU ne sais pas conduire. Et puis...

La jeune fille jeta un regard dehors, sur la cour où était logé la voiture de travail de son père. Une magnifique voiture d'ailleurs. Un modèle assez sport, qui fait très classe et affaire. Normal pour un banquier de Londres.

- J'ai une voiture.

Une lueur éclaira l'esprit de Melgrye. Il était temps de se rebeller contre cette vie injuste qu'elle menait depuis si longtemps avec son père. Temps de quitter la maison et de ne jamais revenir.
Temps de désobéir aux règles.

La jeune fille commença alors à préparer ses affaires, tout ce qu'elle voulait à tout prix garder. Des vêtement, ses partitions de musique, sa guitare fétiche, et puis surtout ses photos... Beaucoup de photos...
Une fois tout cela regroupé, la jeune fille mis tout sur son dos.

- Ca va être un peu chaud... Mais on va y arriver.

Louenn avait toujours la tête penchés, regardant Melgrye avec curiosité sans vraiment avoir bien compris ses paroles. Il l'observa s'agiter et prendre ses affaires, se demanda ce qu'elle avait voulu dire par "J'ai une voiture."... Puis, écarquilla les yeux, comprenant enfin.

- A-attend Melgrye, là..... T'ES SÉRIEUSE?!

Il se leva pour en lui prendre les épaules et la regarder en face.

- T-tu comptes vraiment voler la voiture de ton père?! M-mais si il nous poursuivait?! Si la police nous poursuivait?!

Le jeune homme souhaitait lui aussi s'enfuir à avec Melgrye, c'était même évidemment la raison de sa venue, mais la solution proposée par sa fiancée lui semblait juste... Un peu trop folle.

La jeune fille le regarda droit dans les yeux.

- Oui oui, je suis sérieuse Louenn. Je veux volé la voiture de mon père. Et oui, on va rentrer en France avec. Alors maintenant suis moi, on y va.

Elle le tira par la manche, déterminée.
Elle poussa doucement la porte, baguette à la main au cas où. Elle fit signe à Louenn de se taire et fit sonner le téléphone avec un sortilège pour que son père soit attiré par le bruit de l'appareil qui semblait encore fonctionner.
Tandis que Sylvain décrochait le téléphone, Melgrye dévala l'escalier à toute vitesse suivie de Louenn.
Elle attrapa en vitesse les clefs posées sur l'étagère du couloir menant à la porte d'entrée et s'empressa d'ouvrir la porte pour allumer la voiture.
C'était une véritable course contre la montre.
Elle ouvrit le coffre pour y déposé les affaires, alors que Sylvain poussa un cri de rage, ce qui alarma Melgrye.

- Louenn vite!!!

Elle ouvrit les porte pour monter à l'intérieur de la voiture, mettant la clef pour le contact et cherchant comment démarrer. Elle le savait, mais sous la panique, ne s'en rappelait plus trop.
Sylvain, fou de rage débarqua en courant.

- MELGRYE DESSAULES!!! REVIENS IMMÉDIATEMENT!!

Sans hésiter, haletante de panique, la Gryffondor appuya sur l'accélérateur. Et la voiture démarra brusquement, faisant tombé Sylvain au passage et cassant la clôture.
Ils étaient désormais sur la route. Melgrye conduisant comme un pied, ne respectant absolument pas les limitations de vitesses, désirant s'échapper au plus vite de son cauchemar.

Louenn n'avait même pas eu le temps de soupirer.
Tout c'était déroulé vite, bien trop vite... La course à travers la maison, l'arrivée de Sylvain, le démarrage en catastrophe de Melgrye... Son coeur battait la chamade. Et encore, ce n'était pas à la vitesse à laquelle roulait Melgrye qui allait le calmer...

- M-mon ange, t-tu ne devrais pas ralentir?...

Le jeune homme était crispé au fond de son siège, serrant les rebords de celui-ci. Il n'avait même pas eu le temps de mettre sa ceinture, et n'avait pas l'habitude d'être à l'avant puisque, dans sa limousine, il était toujours à l'arrière. La route lui paraissait si dangereuse maintenant! C'était encore pire que voler en balai!

- H-hein? Ralentir? AH! RALENTIR OUI!

La jeune fille appuya sur la pédale de frein et calma la vitesse. Elle lâcha un profond soupire et se concentra sur la route. Mine de rien, elle savait tout de même conduire correctement...
Alors qu'elle reprenait doucement son souffle, la Gryffondor repensa à son père en rage qui courrait après la voiture. Elle jubilait intérieurement. Mais, un autre problème se posait à elle...
Sa famille n'avais alors plus de foyer. Où allait-elle vivre maintenant? Melgrye n'avait pas pensé à cela immédiatement.
Mais elle songea aussi a propos du fait qu'elle ne reviendrait surement jamais ici. Qu'elle quittait définitivement sa famille pour partir vivre avec Louenn. Quitter son père était un soulagement, mais quitter sa mère et surtout son frère était un déchirement. Il fallait rompre les liens pour un moment.
S'enfuit n'était pas le but? Si... Alors il fallait bien oublier tout cela. Mais c'était plus fort qu'elle. Melgrye, fixant toujours la route et conduisant avec modération, versa de discrètes et silencieuses larmes.

Louenn, les yeux rivés sur la route, ne vit pas les larmes de Melgrye. Il sentit son coeur se calmer lorsque la jeune fille ralentit, et soupira de soulagement.

- Voilà.... C'est beaucoup mieux.

Il reprit son sourire, ayant d'avantage confiance maintenant, même si la jeune fille restait un danger au volant...

- Bon, alors... C'est quoi le programme maintenant?

Le jeune homme ne voyait toujours pas les larmes de Melgrye.... Il répondit à sa propre question.

- On rejoint un port pour rentrer en France?

Dans un silence absolu, la jeune fille ne fit que hocher la tête.
Les larmes coulaient à présent sur ses joues légèrement encore abîmer par une trace de poing sur la pommette. Elles dévalèrent jusque dans son cou pour terminer leur course sur le col du sweat que l'adolescente portait.
Le pouvant les essuyer, et trop concentrée pour faire quoi que soit, elle les laissa ainsi coulée abondamment.
Les jeunes sorciers traversèrent Londres, passèrent devant la célèbre gare de Kings Cross dans laquelle le Poudlard express venait les prendre tous les ans.
La voiture s'engagea alors sur une voix rapide où il n'y avait qu'a foncé tout droit et où il n'y avait pas besoin de trop trop réfléchir au code de la route pour savoir correctement conduire.

Un grand silence s'installa. Louenn n'avait toujours pas tourner la tête vers Melgrye. Il regardait à la fenêtre, soupirait, s'ennuyait.... A un moment, il plongea les mains dans les poches du sweat de sa fiancée qu'il portait. Ses doigts rencontrèrent une matière semblable à du papier épais, un peu collant...
Il retira l'objet en question, et découvrit avec étonnement la photo de lui que la jeune fille avait dans sa chambre... Probablement en avait-elle en double. La vision de cette photo fit apparaître des larmes d'émotion dans les yeux bleus océans du jeune homme. Même s'il n'aimait pas qu'on le photographie, il savait maintenant que Melgrye avait besoin d'avoir toujours sur elle une image de lui...
Et lui, qu'avait-il? Beaucoup de photos, aucune de sérieuse. On n'y voyait uniquement l’adolescente au réveil, les cheveux décoiffés, ou alors quelques scènes coquines. En somme, il n'avait aucune vraie image d'elle...

- Mon ange? Je voudrais une photo de toi...

Il détacha son regard de la photo pour le poser sur elle, et aperçut les larmes de sa fiancée.

- Melgrye?!